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Le jour où ma vie a basculé


Olivier Babando et sa fille Auréa

20 mars 2012. Ma vie bascule … définitivement


Après des semaines, des mois, des années de tests, d’examens et de rendez-vous médicaux, nous avons la confirmation qu’Auréa est ‘handicapée’. Plus exactement, elle est porteuse d’un handicap parce que ce handicap n’est pas la seule chose qui la caractérise, bien au contraire. En pratique, elle est ‘en situation de handicap’ dans certains aspects de sa vie. Mais pas dans tous. A 3 ans notamment elle savait déjà faire du roller et nager sans ceinture ni gilet. Mais elle ne parlait pas. Seulement 3 mots. Papa, maman et doudou (qu’elle prononce ‘goumgoum’. C’est Eléis, sa soeur aînée, qui comprendra bien avant nous sa signification). A 6 ans, au moment du diagnostic, elle ne parle pas beaucoup plus. A peine quelques phrases.


Auréa est dysphasique. C’est un trouble sévère du langage.

C’est une enfant ordinaire en apparence … mais elle ne parle pas ou très peu et son handicap, bien que presque invisible et qui le deviendra de plus en plus avec l’âge, est toujours présent. Et surtout, il est permanent … et le restera.


Le choc de l'annonce


Evidemment, à l’annonce du diagnostic, et même si tous les indicateurs nous y conduisaient, c’est un choc pour nous. Et je ne sais pas encore à l’époque le tournant positif que ma vie vient de prendre. Bien sûr, c’est surtout un choc pour Auréa même si je ne suis pas sûr qu’elle le réalise vraiment à l’époque.

C’est un choc pour nous et un soulagement en même temps. Un soulagement parce qu’on peut enfin mettre un nom sur les troubles dont souffre notre fille. Un soulagement aussi parce que ce n’est pas nous le problème. Ni nous ni notre manière de communiquer avec Auréa. Elle est le problème puisqu’elle a un problème. C’est donc à elle de s’adapter à la situation et de trouver les solutions. Et nous, en continuant à faire ce qu’on a toujours fait, on va l’accompagner.


La prise de conscience


Les années vont donc se succéder avec leurs lots de problèmes, de galères, de peurs et de craintes pour l’avenir d’Auréa. Mais avec le temps, plutôt que de s’acharner à faire encore et toujours les mêmes choses et de voir peu ou pas de résultats, on va réaliser qu’on peut peut-être faire les choses différemment … et on va le faire puisque, comme le dit Tony Robbins : "Si tu fais ce que tu as toujours fait, tu obtiendras ce que tu as toujours obtenu".


5 mars 2016. Le début du reste de ma vie


C’est la date de la dernière fessée que je donne à Auréa. Je ne me souviens pas combien il y en a eues avant. J’ai l’impression qu’il n’y en a eu que quelques-unes. Auréa me dit qu’il y en a eu beaucoup. A l’écouter, j’ai l’impression que c’était tous les jours. Est-ce qu’on parle finalement du même nombre ? Je ne sais pas le dire. Je crois que oui probablement et que cette différence de perception n’est finalement liée qu’à l’impact que ces événements ont eu sur elle ou sur moi.

Je ne me souviens ni combien, ni quand d’ailleurs. Mais celle-là, je m’en souviens, comme si c’était hier. Auréa aussi d’ailleurs. C’est la seule dont je me souviens vraiment en réalité. Les autres ne sont que de vagues souvenirs. Vagues pour moi mais certainement pas pour Auréa. Elle m’en parle souvent.


Elle me voit encore comme le papa qui la tape. Pourtant, ça fait 6 ans.

C’était à Chamonix, quelques minutes avant de reprendre la route pour rentrer à la maison. Auréa ne veut pas descendre de son lit superposé. Je m’impatiente parce que 7 heures de route m’attendent. J’ai découvert l’éducation bienveillante quelques mois auparavant et j’ai conscience de l’impact physique et psychologique d’une fessée. Mais la colère est trop grande et la fessée tombe. Je comprendrai plus tard que c’est mon impuissance à accueillir et gérer ce genre de situations qui m’a fait agir ainsi, comme plein de fois dans ma vie.


Le début du changement


Cependant, cette fois là, c’est différent. C’est différent parce que je sais. Je connais les conséquences de mon acte. Avant, je ne savais pas. Et surtout, je ne savais pas que je ne savais pas. Et ça change tout. Ca change que je culpabilise et je me fais la promesse que ce sera la dernière. Ce sera le cas et le début d’un vrai changement. Ma 2nde vie, accompagnée par la Communication NonViolente (CNV), qui va me permettre, avec les années, de retraverser mon existence passée pour transformer mon existence présente et à venir.


La vie est faite d’épreuves


Des expériences que l’on peut nier et dont on peut tenter de dissimuler l’impact sur notre vie ou, au contraire, des moments de vie que l’on peut traverser, avec toutes les peines et les douleurs générées, pour en sortir grandi.e et plus fort.e. C’est ce que la CNV me permis de vivre depuis que j’ai croisé son chemin et que je l’ai adoptée dans ma vie.

Alors oui, ça n’est pas simple tous les jours et le bon sens pourrait laisser croire qu’il vaut mieux éviter et s’éloigner de ses souffrances. Je crois au contraire que les souffrances sont plus fortes lorsqu’on cherche à les éviter. Elles sont plus fortes sur la durée parce que la blessure reste présente et la cicatrisation imparfaite. Le mal est toujours là. Certainement moins intense que si on l’affronte de face mais bien plus douloureux au fil des jours qui passent.


Les épreuves permettent d’apprendre des choses. Sur soi notamment. Celle-là m’a appris énormément.


Elle m’a appris à me connaître vraiment et de ne plus me dissimuler derrière des rôles que mon éducation et mon histoire m’ont fait jouer.

La CNV m’a sauvé la vie


En réalité, je ne me sentais pas en danger et je ne l'étais pas vraiment. Mais je me faisais du mal. Et j’en faisais aux autres. A Auréa notamment. Mais grâce à son handicap, j’ai dû changer. Ou en tout cas, j’ai fait le choix de changer. Pour elle, pour moi, pour nous, pour les autres. Et ce sont toutes mes relations avec mon entourage qui se sont transformées.


Le handicap de ma fille est la chose la plus belle qui me soit arrivée dans ma vie

Parce que, grâce à cette épreuve qu’on a traversée ensemble, j’ai fait des choix dans ma vie qui l’ont transformée.

  • Je vis aujourd’hui de ma passion que je pratique tous les jours.

  • Je vis des relations pleines d’amour, de partage et de complicité avec mes filles, des ados qui deviennent des femmes.

  • Je vis des relations interpersonnelles bien plus harmonieuses que je n’en ai jamais vécues auparavant.

  • Enfin, je vis et je traverse les épreuves de la vie avec Pascale, la seule et unique femme qui a partagé ma vie d’ailleurs, avec encore plus de lien, d’échange, de fluidité … et d’amour bien sûr.


Je ne suis ni un monstre, ni un saint


Pourquoi je vous partage tout ça ?

Parce que je ne suis pas un monstre. Je ne l’ai jamais été … en tout cas, pas intentionnellement. Mais j’ai eu des mots et des comportements avec moi-même et les personnes de mon entourage qui ont généré beaucoup de souffrance et que je regrette aujourd’hui. J’aurais aimé faire les choses différemment. Ca n’a pas été le cas ... par moment.


J’aurais aimé connaître les habiletés que m’offrent aujourd’hui la CNV pour créer et vivre plus d’amour que de haine ou de peur

Je ne suis pas non plus un saint aujourd’hui. Pas plus que j’aurais pu être un monstre par le passé. J’ai simplement eu la chance de découvrir un outil qui a transformé ma vie et qui me permet, chaque jour, de me rendre la vie plus belle. J’aimerais tant que mon histoire inspire le plus grand nombre de personnes (mais s’il n'y en avait que quelques-unes, j’en serais déjà ravi) pour que tou.te.s ensemble, on se rende la vie plus belle.


Alors, prêt.e à être heureux.se en affrontant les difficultés et les épreuves ?



Olivier Babando

Formateur certifié du CNVC (Center for NonViolent Communication)




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