Les croyances : boulet ou moteur de votre vie
- Olivier Babando
- 11 sept.
- 5 min de lecture

Ces loyales gardiennes qui nous retiennent par amour
Les croyances, ces petites phrases qui tournent en boucle dans nos têtes et qui finissent par devenir des vérités absolues au point même de ne plus en avoir vraiment conscience parfois.
« Je dois être parfait »
« Je ne suis pas intéressant »
« Il faut travailler dur pour réussir »
Si vous prenez un peu de temps avant de continuer votre lecture, il est probable que vous allez en entendre quelques-unes de plus.
En Communication NonViolente, même si on peut les considérer "limitantes" quelques fois, on ne cherche pas à les éradiquer et les faire disparaître de notre cerveau sans conscience ni discernement.
Au contraire, on les observe, on les accueille et on les honore même car, aussi contraignantes soient-elles, elles ont souvent été là (et le sont encore) pour nous protéger.
Mais le problème, c’est qu’au bout d’un moment, elles deviennent plus des boulets accrochés à nos chevilles que des ailes dans le dos.
Alors, que sont vraiment ces croyances limitantes, comment naissent-elles, et surtout, comment les transformer sans se couper d’une partie de soi ?
Qu’est-ce qu’une croyance ?
Une croyance, c’est une conviction intime, une vérité intérieure qui s’impose sans qu’on ait besoin de preuves.
Avec le temps, ça devient un filtre, une paire de lunettes au travers desquelles on regarde le monde.
Certaines peuvent nous aider à avancer : « dans la vie, il y a toujours une solution », « quand on veut, on peux ».
D’autres, à l'inverse, nous contraignent, nous immobilisent ou nous enferment : « je n’y arriverai jamais », « ce n’est pas pour moi », ...
Et ce qui est fascinant (ou agaçant), c’est qu’on finit par trouver ces lunettes tellement normales qu'on en oublie même jusqu'à leur existence et surtout on oublie qu’il existe d’autres montures possibles.
D’où viennent nos croyances ?
Elles ne tombent pas du ciel et se construisent tout au long de notre vie, à partir de trois grandes sources :
L’héritage familial
La plupart de nos croyances viennent de nos parents, de notre famille, parfois même de nos ancêtres.
Enfants, nous avons appris à nous conformer pour recevoir amour et attention.
Parfois, nous avons même créé des croyances opposées pour exister par nous-mêmes.
Notre histoire personnelle
Une expérience marquante ou une émotion intense et une croyance peut s’installer : « je ne dois pas déranger », « il faut se méfier des autres », « je dois briller pour qu’on m’aime ».
Comme si notre cerveau avait dit : « Tiens, ça marche pour survivre, faisons-en une règle générale. »
La société
Impossible d’y échapper. La culture, l’école, le travail, les médias. Tous véhiculent des croyances collectives. « Un homme, ça ne pleure pas », « une femme doit être douce », « la réussite, c’est avoir de l’argent ».
Ces récits collectifs nourrissent notre besoin d’appartenance ... mais pas toujours nos aspirations profondes.
À quoi servent nos croyances ?
Les croyances donnent un cadre, une cohérence. Elles nous rassurent, nous intègrent dans un groupe, elles nous donnent des repères pour agir. En bref, elles participent à notre survie psychologique et sociale.
Mais elles ont aussi un coût. Une croyance est aidante si elle nous soutient plus qu’elle ne nous entrave.
Elle devient limitante quand elle rétrécit notre champ d’action, quand elle nous coupe de nos élans, de nos rêves, de notre potentiel.
Ne vous est-il jamais arrivé de renoncer à un projet, à une idée ou à une relation à cause d’une phrase toute simple mais assassine comme « je ne suis pas capable », « ça ne se fait pas », ou « je dois être fort.e ».
Comment les repérer ?
Bonne nouvelle, les croyances limitantes sont bavardes. Elles se trahissent souvent par des mots comme :
« toujours »
« jamais »
« impossible »
« il faut… »
« je dois… »
De plus, elles reviennent souvent et régulièrement dans notre communication ou nos pensées. Elles s'expriment sous forme de vérités, de certitudes auxquelles je crois profondément.
L’approche de la CNV : transformer sans renier :
Fidèle au principe du paradigme girafe, la CNV ne cherche pas à juger une croyance comme vraie ou fausse, bonne ou mauvaise. Elle invite plutôt à la regarder sous un autre angle en se posant les questions suivantes :
Est-ce qu’elle est aidante ou limitante ?
Est-ce qu’elle me sert ou m’use à petit feu ?
Est-ce qu’elle me paralyse ou m’aide à grandir ?
Est-ce qu’elle nourrit mes besoins ou les assèche ?
Transformer une croyance, ce n’est pas la jeter. C’est l'accueillir en reconnaissant les besoins qu'elle nous permet de nourrir autant que ceux qui ne sont pas satisfaits pour ancrer une nouvelle croyance qui prend soin de tous mes besoins.
Le processus proposé en CNV pour réaliser cette transformation est le suivant :
Formuler la croyance.
Identifier les besoins qu’elle nourrit.
Honorer les qualités qu’elle a développées en nous.
La remercier pour ce qu'elle m'a apporté.
Observer son coût en identifiant les besoins non satisfaits.
Faire le deuil de cette croyance qui m'a accompagnée si longtemps
Formuler une nouvelle croyance plus ajustée à mes besoins
Mettre en place des stratégies pour l’incarner.
Un exemple vécu
Lors d’un stage, j’ai pris conscience d’une croyance qui me collait à la peau. Elle me disait régulièrement, en tout cas à chaque fois que j'étais en lien avec des personnes du réseau CNV, « Il faut jouer un rôle pour être certifié en CNV ».
Cette croyance nourrissait des besoins précieux tels que l'appartenance, la reconnaissance et l'espoir. Et en même temps, elle me coupait d’autres tout aussi essentiels que sont l'authenticité, la spontanéité et la congruence.
En travaillant dessus, j’ai pu la transformer en une croyance bien plus vivante et qui m'a soutenu tout au long de la fin de mon parcours de certification et encore aujourd'hui dans ma vie personnelle et professionnelle : « Je suis à ma place, tel que je suis, dans la famille des transmetteurs CNV. »
Depuis, transmettre, écrire, rencontrer les autres prend une saveur différente pour moi, comme si j’avais enfin déposé un costume trop lourd pour danser avec mes propres pas.
Les freins et les précautions
Évidemment, transformer une croyance n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Certaines sont tellement liées à notre lignée qu’y renoncer pourrait ressembler à une trahison. D’autres sont si imbriquées à nos blessures qu’y toucher sans précaution peut être dangereux.
Dans ces cas, être accompagné est essentiel. Car oui, bouger une croyance, c’est toucher à ses fondations intérieures. C’est déstabilisant (voire insécurisant) mais c’est aussi une formidable occasion de retrouver sa liberté.
En conclusion
Nos croyances sont comme des partenaires de danse. Certaines nous portent alors que d’autres nous écrasent les pieds. La CNV ne nous demande pas d'en chasser certaines de la piste mais simplement d’apprendre à danser avec toutes en adaptant si nécessaire notre manière de danser.

Olivier Babando
Formateur en Communication NonViolente certifié par le CNVC (Center for NonViolent Communication)
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