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Est-ce que les autres sont responsables de mon malheur ?


Homme qui pointe du doigt pour indiquer que les autres sont responsables de mes inconforts

“Eléis, c’est une vraie porcherie ta chambre ! Tu m’énerves de jamais la ranger. Et tu me rends triste aussi en pensant pas à moi et en me faisant pas de place pour pouvoir m’installer quand je viens te voir. T’es vraiment pas sympa.”


Est-ce que ça vous rappelle des situations ?

Moi oui. Des dizaines. Et dans chacune d’elles, le responsable de ce qui se passe ne fait aucun doute pour moi. C’est l’autre et son comportement … ou ses mots.


C’est l’autre qui est responsable de mon malheur


Tout ce que je me raconte sur l’autre, tous les jugements que j’ai sur lui.elle, génère de l’inconfort chez moi. Et cet inconfort que je vis dans cette situation à cause de l’autre me fait avoir du ressentiment envers lui.elle. Et la conséquence, c’est que mon inconfort perdure et ma conviction que l’autre est la cause de tout ça se renforce.

Sans m’en rendre compte, de manière totalement inconsciente, cette croyance que l’autre est responsable de mon malheur me maintient dans un cercle vicieux duquel il est difficile de m’extraire.


Je peux voir l’autre comme le révélateur de mes besoins insatisfaits ou comme le responsable de mon malheur

Mais est-ce vraiment l’autre la cause de ce que je vis ?

Tant que j’y crois et que j’en suis persuadé, la réponse est oui puisque, comme indiqué plus haut, le cercle vicieux dans lequel je suis entré me maintient dans mes certitudes.

En revanche, quand je prends un peu de temps pour y réfléchir, à tête reposée et pas dans le feu d’une action où j’ai été stimulé par quelqu’un.e, la réponse n’est peut-être pas aussi évidente.

D’ailleurs, est-ce que ça vous est déjà arrivé de ressentir de l’inconfort dans certaines situations alors qu’une personne juste à côté de vous (votre conjoint.e, un.e ami.e ou n’importe qui d’autre) ne ressent pas du tout la même chose que vous. Le stimulus est identique mais vos réactions complètement différentes. Bizarre ou normal ?


Mes inconforts sont les indicateurs de mes besoins insatisfaits


Le fait qu’on ne vit pas et ne ressent pas tou.te.s la même chose, au même moment, dans une même situation est peut-être le début d’une preuve que l’autre n’est pas la cause de mes ressentis. Je dois probablement avoir une part de responsabilité.

C’est en tout cas l’invitation de la Communication NonViolente de voir l’autre comme le révélateur de mes besoins insatisfaits plutôt que comme le responsable de mon malheur. Dis autrement, l’autre n’est que le stimulus qui, par son comportement ou ses mots, génère des émotions chez moi qui sont les indicateurs de mes besoins insatisfaits.


Tout jugement, critique ou expression de colère est l’expression tragique d’un besoin non satisfait (Marshall Rosenberg)

Qu’est-ce que ça signifie en pratique ?

Que tout ce qu’on se raconte sur les autres et tout ce que ça nous fait vivre d’inconfortable tire en réalité sa source de nous-même et de ce qu’on aspire à vivre et que, parfois, on ne vit pas.


Mais c’est pas de ma faute, tout le monde fait comme ça


Mais alors, pourquoi il est si facile pour la plupart d’entre nous de voir l’autre comme la cause de ce qu’on vit d’inconfortable plutôt que comme le stimulus qui vient juste appuyer sur le bouton d’urgence de nos besoins insatisfaits ?

Parce qu’on a pratiquement tou.te.s appris à faire ça depuis qu’on est tout petit.e.


On a appris à voir le monde au travers du prisme du bien et du mal

On a appris à juger les gens et leurs comportements, en toute circonstance, pour les classer dans l’une ou l’autre de ces 2 catégories.

Et puisque c’est le mode d’éducation et de communication le plus répandu et dans lequel on a tou.te.s baigné depuis qu’on est né.e, on a tou.te.s appris à l’appliquer au quotidien.

Et figurez-vous que ça nous permet de satisfaire des besoins. D’appartenance et de loyauté envers nos parents probablement mais aussi d’ordre, de cadre, de structure, de tranquillité … et plein d’autres encore.


Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen pour convaincre … c’est le seul (Gandhi)

Et comme on le fait si souvent et depuis si longtemps, et que partout autour de nous la plupart des autres font la même chose, c’est une manière de faire qui est devenue naturelle pour la plupart d’entre nous.

Mais en réalité, est-ce vraiment naturel ou simplement une habitude tellement répétée qu’elle nous semble naturelle parce qu’elle est aujourd’hui fusionnée à nous ?


A quoi bon faire différemment ?


Au travers du filtre du paradigme chacal, celui que la plupart d’entre nous connaissons, je suis convaincu que l’autre est responsable de mes inconforts et je n’ai pas conscience de mes besoins. L’autre est la CAUSE de ce que je vis.


Lorsque je crois que mes inconforts sont causés par l’autre, je lui laisse le pouvoir de me rendre malheureux

En laissant à l’autre le pouvoir de me rendre malheureux, je maintiens la relation dans le triangle de Karpman dans lequel je suis la victime.


Pour sortir de ce cercle vicieux dans lequel je peux vivre de l’impuissance face aux comportements de l’autre, la CNV nous invite à voir la même réalité au travers du filtre du paradigme girafe. L’autre est le STIMULUS de ce que je vis.

Ce qui signifie que j’ai conscience qu’il y a quelque chose chez l’autre qui me gêne et, en même temps, j’ai conscience que je suis responsable de mes ressentis et qu’ils sont liés à mes besoins.


Lorsque j’ai conscience que l’autre n’est que le stimulus de mon état intérieur, je (re)trouve le pouvoir d’agir et de me rendre heureux

L’autre n’est en réalité que l’événement extérieur auquel je fais face. En ayant ce discernement, je peux dissocier ‘les faits’ de ‘l’effet’ et, grâce à un travail intérieur, m’apporter de la clarté sur ce qui est important pour moi.


Et ça donne quoi quand on fait différemment ?


“Eléis, je suis contrarié lorsque je vois l’état de ta chambre. J’aimerais qu’on contribue tou.te.s à la propreté de cette maison. En plus, je me sens un peu coincé quand je rentre dans ta chambre. J’ai envie de pouvoir passer du temps, tranquille, avec toi mais je ne sais pas où m’installer. Et aussi, j’ai peur de casser quelque chose de fragile en marchant dessus. Est-ce que tu voudrais bien faire un peu de rangement ?”


La CNV nous invite à voir l’autre avec un autre regard et de faire le choix de célébrer, autant que faire se peut, ce qu’il.elle nous permet d’apprendre sur nous-même et ce qui est important pour nous plutôt que de le.la voir comme un.e ennemi.e dont il faut absolument changer le comportement.

Facile à dire … mais compliqué à faire je vous le concède.


Alors, ça vous donne envie ?



Olivier Babando

Formateur certifié du CNVC (Center for NonViolent Communication)




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